Hommage à un homme qui n'a pas chomé...
Après l'Humanité, voici un portrait qu'on doit au Monde :
"L'ancien député communiste Guy Ducoloné est mort lundi 25 août, à l'Hôpital Georges-Pompidou à Paris, à l'âge de 88ans. Né à Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne) le 14 mars 1920, d'une mère casseuse de noix et d'un père ouvrier charpentier, ce dirigeant communiste et ancien déporté se fera durant des années la "voix des Renault" de Boulogne-Billancourt.
Il entre très jeune dans la famille communiste, au moment du Front populaire. Il a tout juste 15 ans et vient d'obtenir son certificat d'aptitude professionnelle d'ajusteur. Le jeune ouvrier adhère à la CGT et, dans la foulée, à la Jeunesse communiste (JC) et au PCF.
Le jeune homme est mobilisé en 1939, il rentre dès la démobilisation à Paris et rejoint la Résistance. Il devient alors responsable de la JC et organise plusieurs manifestations de jeunes pour contester l'Occupation, puis participe, dans le réseau du Front national pour l'indépendance de la France, à des opérations de sabotage contre l'armée allemande. Il est arrêté en mai 1942, torturé et incarcéré. Deux ans plus tard, il est déporté à Buchenwald, où il tente d'organiser la résistance intérieure avec Marcel Paul.
A la Libération, il rentre à Paris, où il épouse l'ancienne déportée et dirigeante communiste Madeleine Vincent. Le jeune homme continue ses activités comme secrétaire général des jeunesses communistes et entre au comité central du PCF. Il monte vite dans l'appareil, jusqu'à devenir un des secrétaires du comité central auprès de Maurice Thorez.
En 1952, éclate le "complot des pigeons", et Guy Ducoloné est pris dans la tourmente. On est en pleine guerre froide et la suspicion politique vis-à-vis des communistes est à son comble. Le soir d'une manifestation du Mouvement de la paix, à l'occasion de la venue à Paris du général américain Ridgway le 28 mai, qui se termine par de violents affrontements, Jacques Duclos, secrétaire général du PCF, est arrêté à Paris. Les policiers découvrent dans le coffre de sa voiture, deux pigeons morts, "mais encore chauds", qu'ils suspectent d'être des pigeons voyageurs.
Le dirigeant a beau jurer qu'ils sont pour sa consommation personnelle, il est soupçonné de complot et d'espionnage en faveur de l'Union soviétique. Duclos est aussitôt inculpé et emprisonné pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". Une partie de la direction communiste, dont Guy Ducoloné, est également incarcérée. Il passera ainsi onze mois à la prison de Fresnes avant de bénéficier d'un non-lieu comme l'ensemble de ses camarades.
C'est pendant son incarcération qu'il est élu conseiller général du canton d'Issy-les-Moulineaux. En 1964, à la mort de Léon Salagnac, il est élu député de la circonscription de la Seine, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988. Il devient très vite celui que les ouvriers de Renault appellent "le vrai maire d'Issy-les-Moulineaux", celui qui prendra inlassablement leur défense jusqu'à la fermeture de l'usine de l'île Séguin.
M. Ducoloné fut également conseiller régional d'Ile-de-France, de 1981 à 1986, et par deux fois élu vice-président de l'Assemblée nationale.
Le député communiste a toujours milité pour que l'on garde le souvenir de la barbarie nazie. Il préside durant dix ans l'association Buchenwald-Dora pour maintenir la mémoire de la Résistance et de la déportation et demeure actif dans la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP).
Il sera décoré de l'ordre du Mérite en février 2006."
Le jeune homme est mobilisé en 1939, il rentre dès la démobilisation à Paris et rejoint la Résistance. Il devient alors responsable de la JC et organise plusieurs manifestations de jeunes pour contester l'Occupation, puis participe, dans le réseau du Front national pour l'indépendance de la France, à des opérations de sabotage contre l'armée allemande. Il est arrêté en mai 1942, torturé et incarcéré. Deux ans plus tard, il est déporté à Buchenwald, où il tente d'organiser la résistance intérieure avec Marcel Paul.
A la Libération, il rentre à Paris, où il épouse l'ancienne déportée et dirigeante communiste Madeleine Vincent. Le jeune homme continue ses activités comme secrétaire général des jeunesses communistes et entre au comité central du PCF. Il monte vite dans l'appareil, jusqu'à devenir un des secrétaires du comité central auprès de Maurice Thorez.
En 1952, éclate le "complot des pigeons", et Guy Ducoloné est pris dans la tourmente. On est en pleine guerre froide et la suspicion politique vis-à-vis des communistes est à son comble. Le soir d'une manifestation du Mouvement de la paix, à l'occasion de la venue à Paris du général américain Ridgway le 28 mai, qui se termine par de violents affrontements, Jacques Duclos, secrétaire général du PCF, est arrêté à Paris. Les policiers découvrent dans le coffre de sa voiture, deux pigeons morts, "mais encore chauds", qu'ils suspectent d'être des pigeons voyageurs.
Le dirigeant a beau jurer qu'ils sont pour sa consommation personnelle, il est soupçonné de complot et d'espionnage en faveur de l'Union soviétique. Duclos est aussitôt inculpé et emprisonné pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". Une partie de la direction communiste, dont Guy Ducoloné, est également incarcérée. Il passera ainsi onze mois à la prison de Fresnes avant de bénéficier d'un non-lieu comme l'ensemble de ses camarades.
C'est pendant son incarcération qu'il est élu conseiller général du canton d'Issy-les-Moulineaux. En 1964, à la mort de Léon Salagnac, il est élu député de la circonscription de la Seine, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988. Il devient très vite celui que les ouvriers de Renault appellent "le vrai maire d'Issy-les-Moulineaux", celui qui prendra inlassablement leur défense jusqu'à la fermeture de l'usine de l'île Séguin.
M. Ducoloné fut également conseiller régional d'Ile-de-France, de 1981 à 1986, et par deux fois élu vice-président de l'Assemblée nationale.
Le député communiste a toujours milité pour que l'on garde le souvenir de la barbarie nazie. Il préside durant dix ans l'association Buchenwald-Dora pour maintenir la mémoire de la Résistance et de la déportation et demeure actif dans la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP).
Il sera décoré de l'ordre du Mérite en février 2006."
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