samedi 8 mars 2008

"L'impossibilité d’une île"

Si les habitants de notre ville sont apparemment lassés que la campagne évoque moins leur quotidien que cette ile lointaine, il n'en reste pas moins que le bilan actuel est peu concluant.

De quoi pousser dehors un ex-maire qui peine à convaincre et qui n'y croit pas lui-même....



Pour mémoire, ci dessous deux coups de gueule interessants, et une synthèse :

1) ARCHICOOL.COM: "L'impossibilité d’une île"

"Si l’île est féminine et le continent est masculin, alors l’histoire de l’île Seguin ( 92, Boulogne Billancourt,) est facile à réécrire.

D’abord asservie, se confondant physiquement à sa tache de production ( l’usine Renault ), puis délaissée, anéantie, mais comme ce n’est pas suffisant et que nous sommes en France, on va se dépêcher de l’enfermer, la reclure ; cela sera le projet de façade enveloppe, caricatural, grotesque hymne petit-bourgeois à la propriété et à sa clôture, à l’enfermement, au dedans et au dehors, comme par hasard, on ne trouvera comme fonction à implanter, que des services administratifs ( vraie-fausse université, hypothétique centre administratif d’un institut médical, logements d’artistes, bref ! c’est aussi excitant qu’un couvent.

Comme par hasard, la seule tentative de greffe d’une initiative d’animation se soldera par un rejet. Rejet par jet de l’éponge, suite à l’incapacité de “consacrer” l’île à un statut d’équité avec le continent.

Après la séquence du couvent, qui semble, heureusement, bien partie pour couler corps et biens, l’ordre des choses, c’est l’enterrement, la mise en terre définitive dans un magnifique cimetière ( un jardin de sculptures.)

Il y a une malédiction sur l’île Seguin, ( et surtout un sol très pollué.) pas question d’y amener la vie et la ville. En tout cas 16 années de perdues... C’est indécent et vulgaire. Ne rien avoir su faire en seize ans, c’est une violence adressée aux mal-logés qui attendent depuis des décennies.

J.A "


L'article ici.


2) "Symbolique de l’île Seguin" par François Grether, architecte-urbaniste

Après de longues tergiversations… Dès l’annonce la fermeture de l’usine, l’Etat confie une mission à Jean Eudes Roullier pour orienter le devenir de ce lieu emblématique. Ses propositions, élaborées avec Alexandre Chemetoff, sont développées par une seconde mission que l’Etat confie à Jean Pierre Morelon, avant de mettre fin à celle-ci deux ans plus tard. Les Villes de Boulogne-Billancourt et Meudon montrent alors leurs propres propositions. Puis, Renault, pour faire avancer les choses, fait établir de grandes maquettes par six architectes reconnus, si ce n’est célèbres, Chaix/Morel, Piano, Portzamparc, Reichen/Robert, Rogers, Tschumi, sans suite. Le Syndicat mixte des 6 Communes les plus proches consultent trois architectes urbanistes, Jean Pierre Buffi, Paul Chemetov, Bruno Fortier, afin d’établir un "plan guide". Les propositions de Fortier suscitent, dans "Le Monde", les foudres de Jean Nouvel, "Boulogne assassine Billancourt", et est abandonné.

A partir de 2000, le projet urbain mené par Jean Louis Subileau, François Barré, et Michel Desvigne et moi même est concerté, exposé plusieurs fois, soumis à enquête publique, inscrit dans le Plan Local d’Urbanisme. L’épisode de la Fondation, voulue puis répudiée par M. Pinault, déclenche l’intervention d’une commission d’expertise du projet d’ensemble coprésidée par Nicolas Sarkozy et Jean Pierre Fourcade. Celle-ci apprécie et préconise la poursuite du projet urbain. Aujourd’hui, après 20 ans d’études et débats, retour à la case départ ?

Ambitions, mises en question

Le projet, dont la mise en œuvre est commencée, vise à constituer un lieu d’exception, porteur de fortes promesses. Avec un travail sur la mémoire de l’époque industrielle, il s’appuie sur le souvenir de la forme globale de l’île. Sur l’ancien socle se déploie une "terrasse-jardin" de plus de cinq hectares, espace public singulier en complémentarité avec les parcs des deux autres îles du méandre de la Seine. Sur les deux kilomètres des bords de l’eau, s’étend une promenade annulaire, avec ses embarcadères, surmontée d’une "galerie animée" injustement comprise, grand équipement culturel et ludique très original, écho contemporain de la colonnade de l’île des musées de Berlin. Ces réalisations s’inscrivent dans la programmation de "l’île des deux cultures", arts et sciences, avec notamment l’Université Américaine de Paris et New York, l’Institut du Cancer, les scènes de musiques actuelles, l’hébergement de chercheurs et artistes, etc.

Effets d’annonce perpétuels

L’île est entourée par de nombreux jardins, Parc de St Cloud, Parc du Brimborion, nouveau Parc de Billancourt, parcs de l’île St Germain et de l’île de Monsieur. Quel peut être le rôle d’une vocation exclusivement paysagère ? Le projet en cours, préparé depuis huit années, comporte encore d’importantes disponibilités, en particulier sur toute l’étendue des pointes amont et aval de l’île. Pour de nouveaux responsables, il peut aisément accueillir les réalisations les plus significatives...

Effacer le souvenir de l’usine Renault ! Faire table rase de la démarche d’un projet engagé, novateur et ouvert ! Repartir sans cesse de zéro ! Relancer cinq ou six années de procédure ! Quel peut être le sens profond de défaire sans jamais faire ? Quel gâchis ! Mais surtout, pour la France, quelle grande symbolique en un lieu particulièrement emblématique ? A l’évidence, celle de l’inefficience !"


L'article ici.


3) 20MINUTES : "L'île Seguin pourrait repartir à contre-courant"

"L'un veut faire table rase et lancer un nouveau projet. L'autre est reparti en campagne à 78 ans pour sauver le sien. Pierre-Christophe Baguet (UMP) et Jean-Pierre Fourcade (DVD), les deux favoris de l'élection à Boulogne-Billancourt, se déchirent sur l'aménagement de l'île Seguin.

L'ancien maire (jusqu'en 2007) Jean-Pierre Fourcade défend un projet décomposé en trois volets : un pôle scientifique, un pôle culturel et un pôle « accueil et hébergement ». Dans le premier, il souhaite attirer les sièges de l'Inca (Institut national du cancer), l'Inserm et le CNRS. La partie culturelle sera constituée soit d'un centre de création contemporain, soit d'un centre d'art contemporain. Ce secteur accueillerait aussi une salle des musiques actuelles (Smac). Pour l'espace d'accueil, un grand hôtel est prévu. « Il est actuellement bloqué par un recours, déposé par un membre de la liste Baguet », s'énerve le sénateur. Un accord a aussi été trouvé pour l'implantation de l'université américaine de Paris. C'est d'ailleurs la seule chose que Pierre-Christophe Baguet conserverait s'il est élu. Pour le reste, il pointe cinq projets publics et deux privés « qui ne rapporteraient rien à la ville ». Alors on annule et on recommence. « L'Inca et l'Inserm devraient se rapprocher, et ont vocation à aller à Villejuif, pas sur l'île Seguin. Pour la Smac, Fourcade n'a obtenu aucune subvention. Concernant l'hôtel, l'Intercontinental et la Cogedim - le promoteur - ne veulent plus rester sur l'île, justifie le candidat UMP. Moi je créerai un pôle médias et culture, et un autre événement, qui feront gagner de l'argent à la ville, et la rendront plus ouverte aux habitants. »

Les deux autres candidats à l'élection ont des positions plus modérées : Sylvain Canet (MoDem) « souhaite conserver les projets actuels, mais mettre tout cela davantage en cohérence pour en faire une vraie "Cité des lumières du XXIe siècle" ». Marie-Hélène Vouette (PS) ne veut pas « remettre en question ce qui a été lancé. Mais il manque un projet pour la pointe aval, où je verrais bien une Université des savoirs numériques. »


Mickaël Bosredon

L'article ici.



PS: Effectivement, le Val de Marne rode déjà autour de l'INCa...

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