lundi 25 février 2008

"L'île Seguin victime des élections municipales"


Municipales :

Les boulonnais lisent les projets, réfléchissent. Pour qui voter ?

On pense Baguet en tête, et si c'était un mauvais choix ?


Ceux de droite s'interrogent...

1) faire confiance au jeune loup ambitieux, d'apparence humain et accessible ?
soutenir une équipe renouvelée ? miser sur son projet prometteur, soutenu par l'état et le département...?

mais ... sans réel bilan, ... sans projet financé,
repoussant bientôt aux calendes grecques les réalisations
alors que les échéances promises par l'équipe actuelle s'approchaient enfin ...

(on entend déjà PC. Baguet :
"il me faut du temps ! un 2ème (3ème...) mandat pour parvenir à honorer mes promesses !")


2) ou renouveler la confiance au vieux matelot,
ayant par le passé sorti le navire de la tempête,
au caractère bien trempé et distant,
mais riche des valeurs du passé, ... droiture, indépendance, compétence,
au projet modeste et trop raisonnable,
mais en passe de livrer des réalisations concrètes.

3) pratiquer l'aventure du Modem ? peu crédible ? tant leur posture est illisible ? quel bilan ?
Tentant de ratisser les déçus de gauche et de droite, déçu de n'être pas le seul à droite à rassembler les opposants de Baguet...

4) ou tenter l'alternance en confiant à la gauche de M.H. Vouette et ses actuels conseillers municipaux
le devoir d'une synthèse entre social et progrès, enthousiasme et ouverture ?

Osons !


Pendant se temps, certains sont en colère du gachis que la droite promet pour la ville.

L'EXPRESS:

"Campagne municipale oblige, le prétendant à la mairie de Boulogne Billancourt, Pierre-Christophe Baguet, vient d'annoncer son intention de transformer l'Ile Seguin en un jardin de sculptures géant, en lieu et place des projets déjà engagés. Rudy Ricciotti, grand prix national d'architecture 2006, s'insurge contre ce plan alternatif et se confie à LExpress.fr.

Raser le travail de nombreuses années de réflexions urbaines relève directement du hooliganisme", lance Rudy Ricciotti excédé par le plan du candidat officiel de l'UMP, Pierre-Christophe Baguet, pour l'Ile Seguin. Ce dernier vient en effet d'annoncer son intention de transformer ces onze hectares "mythiques" en un jardin de sculptures géant, en lieu et place des projets déjà engagés, notamment l'Institut national du Cancer, l'Inserm, une résidence pour chercheurs et artistes, et l'Université Américaine de Paris.
Déjà, le 16 janvier dernier, sur LExpress.fr, l'ancien maire Jean-Pierre Fourcade dénonçait ce procédé de la table rase et annonçait sa candidature "dissidente" aux municipales pour défendre son projet de réhabilitation des terrains Renault. Pour sa part, Rudy Ricciotti déplore ce manque d'idées sur l'avenir des villes. Entretien.
Vous deviez construire une salle de musique actuelle sur l'Ile Seguin, apparemment le projet est mis en suspend. Que vous inspire la refonte de l'aménagement de l'Ile Seguin avancée par le candidat UMP Pierre-Christophe Baguet?Je suis estomaqué par la violence et le cynisme avec lequel on fout en l'air des années de travail, de concertation, de consultation, qui sont l'énergie propre et utile à l'aménagement des terrains Renault à Boulogne Billancourt. Je peux comprendre que les enjeux électoralistes puissent armer des idées nouvelles, mais dans ce cas précis, il s'agit d'éradiquer l'aménagement prévu, c'est tout de même assez grave. Pour ma part, je devais construire un équipement culturel qui était le plus petit de l'Ile par sa taille, je serais néanmoins curieux de connaître la position de mes confrères qui avaient des engagements plus importants sur ce site, tels l'architecte Jean-Paul Viguier, le paysagiste Michel Desvignes, l'urbaniste François Grether. Reste que plus personne n'ose se mouiller, le courage n'est pas la spécialité des intellectuels de gauche. Ce jardin de sculptures géant est une ânerie, un endroit où les gens iront promener leur chien, à condition que cette Ile, vidée de son activité, ne soit pas un coupe gorge! Qu'en pense, par exemple, le critique d'art Jérome Sens lui qui devait participer au choix des artistes qui seraient exposés sur la future ceinture de l'Ile?
DR
Etat des projets engagés fin 2007 sur l'île Seguin par la Saem-Val-de-Seine.
Ce projet présidentiel sorti des cartons en à peine dix jours a reçu le soutien du département et de l'Etat, cette attitude n'est-elle pas en contradiction avec les propos de Nicolas Sarkozy tenus à l'inauguration de la Cité de l'Architecture et du patrimoine en septembre dernier?J'étais présent à l'inauguration de la Cité de l'architecture, en septembre dernier, avec bon nombre de mes collègues, notamment Jean Nouvel, Dominique Perraut, Christian de Portzamparc, avec lesquels nous étions conviés à une réunion à l'Elysée. Je ne retrouve pas dans cette manière de faire ce qui nous avait tous enthousiasmé chez Nicolas Sarkozy ; je ressentais alors chez le président une volonté d'associer la pensée à l'énergie. La désillusion est forte, une sensation de "navigue à vue" associée à la parole du dernier qui parle, deviennent alors l'ombre portée d'un déficit de projet esthétique et de projet de société.
Cette volte face dans l'aménagement d'un territoire qui s'inscrit dans le Grand Paris n'est elle pas la preuve d'un désarroi dans la manière de "construire" la ville aujourd'hui?J'avais déjà déclaré dans le Monde sur un autre sujet que l'absence et la béance étaient érigées à l'altitude des Beaux Arts. Le scénario se renouvelle sans cesse, c'est la sexualité androgyne d'une technocratie de mes deux! Chlorophylle et sculpture, c'est presque le retour du félibrige, qui vient du latin "felare" qui veut dire l'art de sucer le sucre. J'imagine déjà sur l'Ile Seguin des petits arbustes tout neuf et de l'art comptant pour rien. On prend les artistes pour des cons. Aucun sculpteur n'acceptera d'installer une oeuvre immortelle dans un scénario urbanistique à la Verdun. Je n'ose même pas imaginer le point de vue des arbustes si l'on demandait leur avis.
Tout projet d'aménagement urbain repose sur une dynamique économique et culturelle, celle prévue sur l'Ile Seguin reposait sur la recherche et la culture, n'était-ce pas là, une forme d'équilibre?Rejeter les habitants de l'Ile mais aussi les nouvelles technologies et la culture tel qu'il est proposé relève de la mortification du vivant. En fait, l'horizon métaphysique de l'Ile Seguin sera d'être un impensé politique."


26/02: La réponse n'a pas tardé (voir commentaire ci dessous).

Et le tac au tac s'en suit ici !

02/03: Et cela continue ci-dessous :

"L’île des deux cultures" par Christian Devillers, architecte

Après le temps des procédures et de la concertation publique qui a pu paraître long à certains, le huitième quartier de Boulogne-Billancourt est en chantier sur les terrains des anciennes usines Renault. 2.500 logements et résidences, 104.000 m² shon de bureaux et 30.000 m² shon de commerces et d’équipements, la moitié du parc de 7 ha, 3 ponts vers l’Ile Seguin, soit près de la moitié des programmes auront été livrés dans les trois prochaines années.

Le niveau d’exigence des cahiers des charges environnementaux et la désignation par concours internationaux de tous les architectes, urbanistes, paysagistes soit actuellement 58 équipes font de cette grande opération un exemple de ce qu’on peut réaliser de mieux aujourd’hui en matière d’innovation et de qualité architecturale et urbaine mais aussi de mixité et de solidarité sociale en incluant l’opération ANRU de réhabilitation du quartier du Pont de Sèvres.

En termes quantitatifs l’Ile Seguin ne représente qu’une petite partie des terrains et des programmes mais elle semble en porter les enjeux symboliques les plus forts et les plus divers, aussi bien pour ceux qui se réclament de la mémoire ouvrière que pour les tenants d’un jardin de sculpture.

Le projet actuel, en cours de réalisation, consacre l’île aux "deux cultures", c’est-à-dire à l’enseignement et à la recherche scientifiques et artistiques. Elle sera largement ouverte à tous les publics par ses lieux d’exposition, ses jardins et sa façade promenade sur la Seine. C’est un programme ambitieux, évidemment plus long et plus difficile à réaliser qu’une urbanisation commerciale, mais qui, seul, est capable de doter Boulogne-Billancourt d’un lieu de rayonnement international. Grâce aux investissements importants engagés par la Ville, au partenariat avec les institutions et les entreprises et surtout après des dizaines de réunions de concertation avec les Boulonnais et les riverains du Val de Seine cette ambition est en train de se réaliser. Il serait regrettable qu’elle soit ruinée par des candidats à la mairie ou par des personnalités étrangères à la ville qui, feignant d’ignorer les investissements réalisés et le travail accompli, n’ont à proposer que des programmes récréatifs sans envergure sous prétexte qu’ils seraient plus "populaires".

Egalement signataires de ce texte : Philippe Dubus (agence Philippe Dubus), Adrien Dumont et Maria Colomer, Patrick Chavannes (agence Chavannes Architecture & Urbanisme), Robert Chapellier (Dacbert Cochet Chapellier Architectes Associés), Jean-Paul Viguier, Daniel Vaniche (DVVD), Florence Lipsky (Lipsky + Rollet architectes), Stéphane Maupin, Umberto Napolitano (Lan Architecture), Roger Diener (Diener & Diener Architekten), Anne Mie Depuydt (uapS Anne MieDepuydt & Erik Van Daele), Yves Pagès et Benoît le Thierry d’Ennequin (explorations architecture), Philippe Coignet (OLM), François Grether.

1 commentaire:

cecile et raphaël a dit…

Réponse à Ricciotti
http://www.archicool.com/cgi-bin/presse/pg-newspro.cgi?id_news=4027