samedi 21 juin 2008

"Grand Paris : le 92 ne veut plus faire bande à part"


Un retour aux communes de 1930 ?





Changement de stratégie. Pour la première fois, les élus de droite du département viendront en force à la prochaine réunion sur le Grand Paris.

LA DROITE des Hauts-de-Seine a-t-elle changé d'avis ? En tout cas, elle n'est plus hostile à toute discussion avec ses voisins sur le Grand Paris. Ce virage sera flagrant mercredi puisque la droite départementale viendra en force aux assises de la conférence métropolitaine, structure initiée par Bertrand Delanoë pour réfléchir aux enjeux du Grand Paris. On attend Roger Karoutchi, leader des élus de droite à la région, Patrick Ollier, député-maire de Rueil, sans doute Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne et surtout Jean Sarkozy, tout nouveau conseiller général des Hauts-de-Seine et patron des élus de la majorité UMP-Nouveau Centre.

Redistribuer « le magot de La Défense » Une présence qui sera d'autant plus remarquée que les élus UMP brillaient jusqu'à présent par leur absence. « Il faut se rappeler qu'au début, la conférence métropolitaine était lancée par le maire de Paris avec 95 % d'élus de gauche et comme credo : donnez-nous la taxe professionnelle des Hauts-de-Seine ! En oubliant, d'ailleurs, que Paris est plus riche que le 92 », lance ainsi François Kosciusko-Morizet, vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine et représentant du président Patrick Devedjian aux réunions du Grand Paris. Mais les mentalités semblent évoluer. Ainsi, Patrick Ollier estime que « c'est une bonne démarche d'aller dialoguer avec nos partenaires des départements voisins et de Paris. Je regrette d'ailleurs que nous n'ayons pas été présents plus tôt. J'ai poussé Roger Karoutchi à s'y rendre et je vais tout faire pour l'accompagner. Je pense qu'il y a une évolution dans ce domaine de la part de nombre d'élus de notre camp. Ceux qui veulent participer sont maintenant plus nombreux que ceux qui s'y opposaient. » Même sentiment chez Thierry Solère, premier adjoint de Boulogne et vice-président du conseil général. « Nous sommes frontaliers de Paris, et avons beaucoup de projets en commun, il faut se parler, indique-t-il. D'ailleurs, Pierre-Christophe Baguet (maire de Boulogne) était avec Pierre Mansat (adjoint au maire de Paris chargé de ce dossier) cet après-midi. On sent une réelle volonté des maires de se faire entendre au sein de cette conférence métropolitaine pour faire avancer leurs dossiers. Jean Sarkozy m'a indiqué qu'il voulait mettre le sujet à l'ordre du jour d'une réunion avec tous les élus de la majorité départementale. » Le nouveau président de groupe du conseil général ne cache pas son désir de s'impliquer dans le dossier, estimant que le département ne peut pas indéfiniment s'exonérer d'une redistribution des richesses en restant assis sur « le magot de La Défense ». François Kosciusko-Morizet reste pourtant prudent : « Nous allons nous rendre à cette réunion pour écouter. » Tout comme Patrick Ollier, il se dit « hostile à une nouvelle structure juridique contraignante, et encore plus à la taxe professionnelle unique ». La gauche départementale a bien senti le vent tourner. Et elle entend en profiter pour faire encore plus pression sur la majorité de droite. Gilles Catoire, maire PS de Clichy, a demandé par écrit à Patrick Devedjian « d'organiser dans les meilleurs délais une séance extraordinaire du conseil général pour déboucher sur la création d'une commission spéciale traitant de la place des Hauts-de-Seine dans l'avenir de Paris Métropole ». « Plutôt que de replier le département sur lui-même, à l'instar de la droite flamande, nous invitons la droite départementale à rejoindre sans arrière-pensée ce processus », conclut Gilles Catoire.

Aucun commentaire: