mercredi 21 novembre 2007

"La droite, à Boulogne, ce sont les Atrides !"

Et c'est reparti !

Après des décennies de luttes fratricides entre les clans de la droite, dignes de la guerre froide,


voilà Pierre-Christophe Baguet qui veut prendre la place du maire UMP !



Au point qu'on entendit en coulisses : "Là bas, ce sont les Atrides !".

Pour cela, une stratégie de longue haleine lui permis d'arriver à ses fins : la désignation par l'UMP pour les municipales 2008.


Pendant les intrigues, le maire actuel mouille sa chemise, freiné par les guerres de clochers des hautes sphères (Conseil général, Présidence, parti)




Si vous avez manqué le début... : voici ce qui se disait en 1995 puis en 1997 à propos des prétendants :








Archives de l’Express

Municipales 95 - L'assaut de l'UDF par Florent Leclercq

Ici, c'est Jean-Pierre Fourcade, soutenu par l'ancien maire Georges Gorse, qui sonne la charge contre Paul Graziani, poulain, lui, de Charles Pasqua.

La deuxième ville d'Ile-de-France est l'objet d'une âpre bataille, qui fait dire à un élu du voisinage: «Là-bas, ce sont les Atrides.»
En apparence, il s'agit d'un conflit classique à droite, rendu possible par le fait que les Boulonnais votent massivement pour la majorité: le sénateur maire RPR Paul Graziani défend son bien contre l'assaut du sénateur UDF Jean-Pierre Fourcade. En réalité, cet affrontement s'explique - et se complique - de huit façons possibles.
Au départ, une guerre de succession secoue le conseil général des Hauts-de-Seine. Charles Pasqua a laissé le fauteuil de président à Paul Graziani, qui l'a déjà remplacé au Sénat. Accord entre Corses, aux clauses mystérieuses. En 1988, François Mitterrand réélu, Pasqua doit quitter la Place Beauvau. Il veut réintégrer ses pénates à Nanterre, au siège du conseil général, mais Graziani s'accroche. Au terme de manœuvres souterraines, avec l'aide du couple Balkany de Levallois-Perret, Pasqua le pousse dehors.
S'ensuit un parricide à Boulogne. Graziani réinvestit la ville: il est premier adjoint de Georges Gorse. En 1991, il renverse l'ancien ministre du général de Gaulle et s'assied dans son fauteuil.
Très vite, le conseil municipal tourne à la mêlée générale. Graziani y est mis en minorité. Son dernier budget est repoussé. Et la ville, mise sous tutelle préfectorale. Le groupe des dissidents de la majorité, mené par un jeune élu UDF, Pierre-Christophe Baguet, comprend aussi l'ex-premier adjoint, le Dr Georges Duhamel, et le gendre de Gorse, pour lequel l'affaire a un parfum de vengeance.
Cependant, Graziani traîne un boulet: la mauvaise gestion de la SA2B, la société d'aménagement de Boulogne-Billancourt. Pour garder le contrôle de la grande ZAC du centre-ville, il l'avait d'abord confiée à une structure départementale qu'il présidait, la SEM 92. Vidé par Pasqua, il l'a rapatriée, en même temps que lui, dans la SA2B. Il a vu trop grand et trop cher. Les pertes s'entassaient, sans que l'opération avance. Finalement, la SA2B a été mise en liquidation. Bouygues joue les repreneurs. Mais la ville s'est portée caution. Les contribuables y seront de leur poche, dit-on, pour des centaines de millions de francs. En attendant, seules les herbes folles profitent des terrains vagues au centre de Boulogne.
L'affrontement Chirac-Balladur n'a pas simplifié les choses. Ministre d'Edouard Balladur, Pasqua l'a suivi. Fourcade aussi, comme la majorité de l'UDF, mais contrairement à Valéry Giscard d'Estaing, qui avait fait de lui un ministre des Finances. Gorse est resté fidèle à Chirac, pour qui s'est aussi prononcé Baguet. Graziani, lui, a timidement emboîté le pas à Pasqua. Après le retournement des sondages, il s'est montré au meeting de Chirac pour les Hauts-de-Seine, organisé porte de Saint-Cloud. Il y a reçu un accueil très mitigé. Mais il a eu l'investiture du RPR.
Fourcade et Graziani se livrent un duel à mort, dont l'objet est aussi leurs sièges de sénateur, renouvelables en septembre. Le futur maire, quel qu'il soit, sera d'autant mieux placé que Boulogne, avec ses 110 000 habitants, dispose d'un fort contingent de grands électeurs, qui reflétera la composition du prochain conseil municipal. Tandis que le perdant perdra tout, c'est presque certain. La passion n'enflamme pas les rues de la cité, mais elle éclot en tracts anonymes, ragots et coups bas.

L'enjeu politique cache un enjeu économique: les «terrains Renault», ces 50 hectares, la plupart sur Boulogne, libérés par la Régie. Sous l'appellation lénifiante de Val-de-Seine ou de Cité bleue, il s'agit de l'une des dernières grandes opérations immobilières à proximité immédiate de Paris.
Le RPR boulonnais est divisé. Gorse l'a en partie entraîné derrière Fourcade, sur la liste duquel figure l'essayiste chiraquien Guy Sorman. Mais Pasqua soutient Graziani. Allez comprendre pourquoi! Et le maire sortant a trouvé deux «béquilles», comme les appelle ironiquement son prédécesseur: Roger Karoutchi, premier collaborateur de Philippe Séguin, suivi - et surveillé - par Pierre-Mathieu Duhamel, nouveau directeur adjoint du cabinet d'Alain Juppé, ainsi opposé à son père, le Dr Duhamel. Les Atrides, on vous dit!





Spécial élections - 9e circonscription, Boulogne-Billancourt - Embrouillamini à droite par Christophe Barbier. 22 mai 1997.


Jean-Pierre Fourcade doit en perdre le sommeil! Dans cette 9e circonscription des Hauts-de-Seine, c'est l'équipe municipale qu'il a menée à la victoire contre Paul Graziani, en juin 1995, qui est au bord de l'éclatement. Avec un potentiel de 70% des voix pour la droite, Boulogne, c'est un petit paradis; elle a réussi à le transformer en enfer.
A 82 ans, le sortant RPR, Georges Gorse, élu pour la première fois en 1945, ne veut pas dételer. «Ce n'est pas le Tour de France, arguë son suppléant, le très libéral penseur Guy Sorman. A 84 ans, mon maître Friedrich von Hayek a écrit son ouvrage majeur.» Cela n'empêche pas Pierre Christophe Baguet, qui, à 41 ans, pourrait être le petit-fils de Gorse, d'être furieux. Cet UDF, stratège de l'éviction de Graziani, pensait avoir la voie libre: Fourcade au Sénat; son premier adjoint, c'est-à-dire lui-même, à l'Assemblée. «Gorse est rejeté comme Graziani à la fin», dit-il, cinglant. Jean-Pierre Fourcade, lui, est resté neutre, ainsi qu'il l'a écrit à tous les Boulonnais, leur demandant néanmoins de choisir entre l'homme d'Etat Gorse et l'homme d'avenir Baguet. Fernand Choisel, autre candidat RPR, déclare: «Fourcade m'a dit qu'il ne serait pas neutre jusqu'au bout.» Certains pensent que son cœur vote Baguet et sa raison Gorse: «Fourcade a très peur que Baguet ne perce et ne lui vole la mairie en 2001», souffle un cacique UDF.
La campagne n'a pas tardé à s'aigrir. Le 7 mai, Gorse tente d'interdire l'usage du sigle RPR à ses adversaires: il est débouté. Plus tard, c'est une BD qui circule sur le marché, moquant «Baguiz-nogoud». «Un tract le surnommait “Bac - 6”, déplore André Santini, député UDF voisin et grand marionnettiste de cette élection. J'ai écrit à Gorse pour dénoncer ce tract fascisant.»Les autres candidats de droite sont plus détendus. Ainsi, Christine Bruneau, prétendante villiériste, pose en tee-shirt sur son affiche. «Tu feras un tiers de tes voix sur tes idées, un tiers sur ton suppléant (un autre adjoint de Fourcade) et un tiers sur tes yeux», lui a confié Gérard Askinazi, encore un candidat RPR. Il se pourrait bien que le troisième tiers soit le plus gros... Elle compte aussi sur la fête des familles de samedi soir et sur celle des Mères le jour du vote. Fernand Choisel a choisi de poser en bord de Seine, le regard au loin, laissant sa suppléante, la populaire Chantal Pozzo di Borgo, fixer les électeurs.
Dans cette ville où les personnes âgées représentent 25% de la population, et où de nombreux jeunes votent ailleurs, le suffrage démographique aura son importance. Chargée des questions familiales à la mairie, Christine Bruneau peut en profiter. L'antique Gorse aussi. «Bruneau va fixer le vote FN, prédit Sorman, et elle s'est engagée à soutenir Gorse au second tour.» Peut-on élire un octogénaire sans voter surtout pour son suppléant? «C'est évident: Sorman a acheté une députation en viager», sourit Santini. «Il y a une moins-value Sorman», affirme Choisel. «Je serai plus qu'un suppléant, reconnaît Sorman. Une sorte de député adjoint qui tient la permanence et gère les dossiers économiques.»
Si la majorité avait autant de dissidents partout en France, elle aurait plus de 2 000 candidats! Ailleurs qu'à Boulogne, le candidat PS profiterait d'un tel embrouillamini d'ambitions. Ici, Pierre Gaborit ne peut nourrir que peu d'espoir. La droite est en son jardin, même si elle vient d'inventer sa version du «désespérer Billancourt».



De quoi écoeurer les électeurs et les convaincre de faire confiance désormais à des candidats comme ceux du PS, privilégiant depuis toujours propositions, loyauté et éthique ?
Et il parle de "nouvelles têtes dont les électeurs on envie" ? Prenons le au mot...

Aucun commentaire: